dimanche 25 février 2018

Déroute sans limite.


 A toi dont les yeux croiseront la route aérienne de ces mots, fais leur entendre de prendre leur temps. Je n'ai pas prévu d'installer de radar au détour d'une ligne sans barrière de séparation.
Et salut ! 

Je ne fais plus grise-mine à la sombre pensée qu'est la feuille blanche. Toute cette agitation autour de nous est la bête noire de la concentration, la stabilité sociale passe du blanc au noir comme une équipe de foot changerait d'attaquant sur un an. Je ris jaune si souvent, que je commence à avoir une peur bleue d'être incapable de choisir les bonnes graines d'inspiration; cela afin d'obtenir les plus resplendissant bourgeons de rire.
 Cultiver les mots, récolter des textes... Dans le fond, vous devez avoir compris qu'écrire c'est un peu comme ne pas avoir la main verte, oui, parce que dans le rendu, c'est plus 95% mauvaises herbes et 5% de fruits valables. Ce faisant, si quelqu'un qui écrit devait s'occuper des Jardins Versailles, ces derniers ressembleraient fortement, à celui d'un hectare de mon arrière-grande tante : la pauvre était atteinte d'un Parkinson bien vénère, elle partageait son slip avec une tumeur rectale, n'avait plus qu'une seule jambe et qu'un seul bras. Vous imaginez maintenant, très bien la tronche de son jardin. 

Ne confiez donc pas votre jardin à quelqu'un qui écrit. Il fera pousser des mauvaises herbes partout, ramènera avec lui ses potes qui puent. Ils seront tous ivres, parleront de révolte en jouant de la guitare, puis c'est tout. Ils finiront par s'évanouir trop ronds.

Pendant ce temps-là d'autres jardiniers, bien plus performants, ont réussi à cultiver la résignation et à tenir tête à bien des évènements.. 

"DéZADez de mon champs, les paysans !"

Bref, bien l'bonsoir. Bienvenue dans l'bal du bastos littéraire, ballet burlesque du bretteur qui bave, mais pas des babines.

------

Vous aimez rire ? Moi j'adore. 
J'adore me fendre la poire pendant que nos têtes couronnées prennent le temps de nous rajouter inlassablement de nouvelles épines dans les pattes, alors que le quotidien est déjà bien assez stressant... On ne doit pas vivre dans le même monde : certains créent des règles et les autres sont obligés de jouer avec, deux poids, deux mesures.  Quand je dis "on", je dis que "on" est "un con" -un bien joli d'ailleurs-, et que le con le mieux placé du moment, et bien je n'en vois qu'un. Mais bon, pas la peine de mettre de nom sur une odeur. La seule à se mettre du mascara et à se voiler la face, à l'Elysée, ce n'est pas une femme. Faute de goût, notez. 

En janvier dernier, Notre-Dame Des Landes ramassait ses boutures, ses clics et ses clacs, pas d'aéroport supplémentaire chez les croque-maïs pour le moment; cependant quand une telle machine est lancée, il devient complexe de l'arrêter. Ce faisant, si on ne peut pas créer d'infrastructure à un point A, rien n'empêchera de récupérer des taxes et de la thune ailleurs, l'Etat sait faire ça, et à la manière d'Heracles qui lutte contre l'hydre : coupez lui une tête et deux autres repousseront. 

C'est ce qu'il s'est passé. Une construction est compromise, une autre s'annonce. L'annexe aéroportuaire de Nantes reprend donc le fanion, sauf que cette fois-ci il n'y aura pas de champs à protéger (ou à investir) et je doute fortement que nos ministériels laissent échouer ce projet à l'instar du premier. Par ailleurs, comme pour faire passer les épinards auprès des enfants il faut bien crèmer le plat, sauf que nous devons être des enfants pas sages, et que le gras en plus n'est autre que la seconde blague d'Edouard Philippe. Baisser de 10km par heure les limitations sur les routes actuellement restreintes à 90. 

Les raisons évoquées sont les mêmes qu'à chaque réforme concernant notre mobilité : sécurité, écologie... Que du flan, comme d'habitude encore une fois. 
Cependant cela va au-delà d'une stupidité inhérente au fait que ceux qui créent les lois n'en sont en aucun cas concernés par. Ce genre de loi nous pousse à la faute.  

Voilà le crédo d'un gouvernement qui mélange argent facile et promesse de sécurité. Le raisonnement que je suis est d'une simplicité affolante. 

La mortalité routière ne cesse d'augmenter d'année en année, en parallèle au nombre de radars présents ou au développement du matériel de patrouille routière (matez les voitures d'intervention, même les fusées de la NASA n'ont pas une telle puissance). Ainsi, si l'on considère les efforts mis en place par le gouvernement pour nous "sécuriser"; on se rend bien compte que le seul point positif -ne concernant en rien notre sécurité- à retenir de l'histoire, est l'incroyable somme qu'empoche l'Etat sur les amendes liées aux radars : 900 millions d'euros en 2016, une estimation à 25% (cf Le Figaro) de plus pour 2017... Et je vous laisse imaginer pour 2018 à compter de juillet, mois d'application de cette réforme. 

CQFD : on s'en tamponne qu'on crève sur les routes du moment que cela rapporte ! 
Parce que sinon, économiquement parlant -je sais que je suis lourd avec ça- : installer des radars, changer TOUS les panneaux, équiper les bleus de Subaru (les fusées dont je vous parlais), cela ne coûte rien, bien évidemment. Deux poids. Deux mesures. Une fois de plus. 

Passons au nerf de ce problème : vous croyez que la baisse des vitesses maximales limitera les sanctions professionnelles individuelles pour retard ? Modifiera les horaires d'embauche générales pour éviter le stress routier et les accidents liés à la sur-circulation aux heures de pointe ? 
Que dalle.  L'ascenseur ne fonctionne que dans un sens. 
Dans un monde qui ne cesse de vouloir nous faire accélérer (et cela passe aussi par la construction d'aéroport quand on y réfléchit bien), on nous demande d'avoir des comportements ralentis. 
Voilà ce qui se produit quand ceux qui votent les lois n'ont une pénalité que de 3€ pour ne pas se pointer au sénat une journée entière. Il est plus simple d'être celui qui regarde les autres courir, et celui qui court. 

Surtout quand celui qui avance est le seul à se faire rattraper par la loi. 

  Ironique fatalité, n'est ce pas ?